La «voix d'or» comme la surnommait Victor Hugo, «la divine» ou encore «monstre sacré» inventé pour elle par Jean Cocteau, les superlatifs n'ont pas manqué pour qualifier Sarah Bernhardt.

Considérée à juste titre comme l'une des plus grandes tragédiennes du XIXe siècle, elle est aussi directrice de théâtre, peintre, sculptrice et même auteure de quelques pièces.

Accordant la plus grande importance aux costumes qu'elle porte, elle veille sur ses tenues de scène et sait s'entourer des plus grands costumiers de son temps, Alfred Albert, Théophile Thomas ou Jules Muelle. Elle lance la mode des bijoux de théâtre qu'elle aime voyants et volumineux.

En décembre 1894, elle rencontre Alphonse Mucha qui conçoit pour elle une affiche tout en longueur pour Gismonda et va dessiner pendant 6 ans ses parures de scène. En 1896, pour Lorenzaccio il imagine un collier dont les motifs rappellent le brocart du costume de la comédienne qu'il a également créé et pour Médée, dont elle joue le rôle-titre, un bracelet-serpent qui s'enroule de la main jusqu'au coude. Ce chef d'œuvre, exécuté par le célèbre joaillier Georges Fouquet, mêle or, mosaïque d'émail, opale et rubis.
 

En 1899, Sarah Bernhardt sollicite René Lalique pour réaliser le collier et la somptueuse couronne qu'elle porte dans La Princesse lointaine. La tragédienne est sous le charme des créations de l'artiste auquel elle commande de nombreux bijoux, tant pour la scène que pour la ville ; elle apprécie leur caractère décoratif, la fluidité de leurs formes, leur évocation de l'Orient, de la faune et de la flore, le mélange des matériaux précieux et ordinaires, leur scintillement sous les feux de la rampe. La réalisation des bijoux de scène et du fameux manteau couvert de pierreries pour la comédienne dans la reprise de 1902 de Théodora dans laquelle elle joue à nouveau le rôle qu'elle a créé en 1884, constitue l'un des fleurons de cette complicité artistique.